Sydney 9 3
Samedi
A la demande générale, nous sommes parties ce week-end en quête des bas-fonds de Sydney. Alors, pour commencer, on est allées voir notre pote Stephan au café d'en bas pour débroussailler un peu tout ça. Notre indic nous annonce : concert le soir au Beach Hotel. C'est noté !
Et nous voilà partie pour la banlieue ouest. On habite banlieue est, on n'a pas vu de racaille, à part les tatoués, alors essayons à l'ouest.
Premier repérage du ferry, Luna Park. C'est toujours un endroit où on peut rencontrer du monde... On prend bonne note.
On s'arrête à Balmain, et là, grosse déception, c'est encore plus mignon et propret que chez nous. Du coup, pas de photo.
Retournons dans le centre, le quartier des Rocks, le centre historique, où vivaient les forçats. Il semble y avoir du potentiel, en plus, c'est jour de marché.
Et puis, les quais, c'est toujours bien. C'est là que se passe la vie interlope, normalement. On visite, on cherche...
C'est un peu la déception au début, on tombe sur un château. Y aurait-il des cachots quelque part ? On l'espère, mais on ne voit rien.
Mais bon, ne partons pas perdantes.
On voit bien qu'il y a du potentiel dickensien. Eh oui, recherche de la racaille, mais culture toujours.
On continue la quête, mais ça a beau être samedi, jour de marché, c'est assez désert.
Une Harley abandonnée... on attend le motard, en vain. On essaie de se mettre en danger, mais ça ne marche pas. La loose ?
Mais non, ça y est, un groupe ! De jazz... Tant pis, c'est déjà mieux que rien. On s'attarde un peu, histoire de voir... et d'écouter. (J'aime pas le jazz.)
Les Rocks ne donnent rien, alors prenons un peu de hauteur.
Direction l'observatoire.
C'est toujours pas ça, mais au moins, c'est joli ! Avec une charmante petite église au premier plan, un beau jardin... un observatoire avec de beaux téléscopes, qui ne nous permettent cependant pas de voir les bas-fonds.
Encore plus de hauteur... le pont, bien sûr ! Il nous crève les yeux, comment n'y a-t-on pas songé plus tôt ?
Alors, d'accord, pas de bas-fonds en vue, mais c'est magnifique, alors tant pis !
On redescend, et ça y est !
Les sportifs, il y a que ça de vrai !
Sur un terrain de jeu entouré de grillages, décoré de tags, un jeu bien viril, lacrosse. Pourtant, ce n'est pas très australien. Des immigrés ? Des sans-papiers ? En tout cas, là encore, des gens charmants, aucune aventure... ils envoient leur balle par-dessus le grillage, on ne la retrouve même pas. On n'est d'aucune aide, mais ils ne nous en veulent pas.
Allez, tous nos espoirs reposent dans la soirée, le concert, les jeunes Australiens abreuvés de bière.
Il fut un temps où ce quartier devait promettre des aventures, avec ces bâtiments en brique, les quais... les marins en goguette... En goguette, aujourd'hui, on ne trouve qu'un couple d'Australiens endimanchés.
Au ferry ! A la maison !
Voilà qui est de mieux en mieux !
On s'attarde, j'ai droit à une belle grimace. C'est sûr, ce n'est pas à Sydney que les choses se passent, c'est dans l'outback australien. Mais c'est prévu à notre programme, alors tout va bien.
Karine achète le disque, comme ça on sera au point quand le moment sera venu.
Allez, la soirée promet d'être plus intéressante, alors fonçons nous préparer.
Une petite sieste pour reprendre des forces, une petite plage du port vue du bateau... La routine !
Mais tout à coup, sursaut !
Serions-nous passées dans une faille spatiotemporelle ?
Nous sommes à Catalina ? A Los Angeles ? A force de vouloir rencontrer la racaille, nous avons été envoyées à LA, où nos chances sont plus grandes qu'à Sydney ? En même temps, Catalina... ce n'est pas l'endroit le plus crado de la région, ce me semble. Andy corrigera si besoin est.
Non, illusion d'optique, sans doute. Ou serions-nous dans un monde parallèle, bien propret ? Que se passe-t-il ?
On travaille notre coiffure, pour être sublimes le soir.
Et on fait bien ! Car le soir, enfin, on rencontre la faune locale.
Au programme des festivités, billard, bière gratuite (mais de la pisse d'âne) et concert. Dans une salle gigantesque. Dans une succession de salles gigantesques, plutôt. Mais bon, c'est du reggae, alors on ne s'attarde pas. D'autant plus que la salle est loin d'être remplie, que la faune est très jeune et très saine. Bronzée, en short et en tongs.
Alors on rentre, non sans se perdre, mais là encore, rien... une banlieue proprette, des maisons, des jardins...
Dimanche
Nombreuses activités au programme : invitation à un barbecue par nos amis Stephan et Jessie, verre ensuite avec les amis d'Adam.
Alors, pour prendre des forces, on commence par un brunch au Three Eggs Coffee puis après-midi à la plage pour la journée la plus chaude de l'été jusqu'ici. 41 degrés à Sydney. Mais mer toujours fraîche. Karine refuse obstinément de se tremper, et moi en bonne Bretonne, je fonce ! (N'en déplaise à Brigitte.) Pourtant, la mer est plus froide qu'à Saint-Brévin.
La soirée commence mal, on ne trouve pas le barbecue. Tant pis.
On va plus tôt au North Bondi Club, le Rats pour les intimes. On le
regardait avec envie depuis le premier jour, et cette fois, on y est,
on est même membres temporaires !
La bière d'hier m'a servi de leçon, vin ce soir ! Le vin australien est tout à fait buvable.
Et on rencontre Glenn, Debbie et Linda. Adorables.
Tournée après tournée... On a dû rentrer pour manger un bout. Et on a rencontré le sosie de Willem Dafoe, en t-shirt bleu.
Et on fait profiter Debbie de notre "expertise" en matière de maintien en société : on ne sort pas sa brosse à cheveux en public. On ne se coiffe pas en public. On ne se maquille pas en public. Pourquoi ? Parce qu'on est naturellement sublimes, toujours.
On pourrait travailler ici comme consultantes en bonnes manières. En chic européen. On gagnerait beaucoup d'argent, c'est sûr.
Le club ferme, on va devoir changer d'endroit.
On se dirige tous vers le BBT, ou un truc du genre. Mon anglais s'améliorait au fur et à mesure que la soirée passait, mais pas ma mémoire. Allez savoir pourquoi ! Le vin blanc australien ?
Et là, Debbie nous remercie, brosse à la main, de nos conseils judicieux. On ne l'y prendra plus. Et Linda se moque.
Et on finit par rentrer, sans se perdre, cette fois. Incroyable. Quand on boit (avec modération, bien sûr), on parle anglais couramment et on a le sens de l'orientation.
Le lendemain... pourquoi en parler ?
Et mardi, direction les Blue Mountains. Peut-être que hors de Sydney, la faune est encore plus intéressante !