La belle vie
Nous vous avons quitté le mercredi soir. Qu'avons-nous fait jeudi ? Un petit coup d'œil aux photos et on se souvient. C'est pratique, parce que s'il fallait compter sur ma mémoire, ce serait bien simple, j'écrirais : plage, balades, plage, balades.
Or donc, on est allées à la plage. Plage de la baie, pour changer un peu, à Nielsen Park.
On se baigne, il fait bon, la mer est bonne, et je pleure en écrivant le blog, à chaudes larmes. On traîne un peu, puis on se dirige vers Vaucluse House, à 5 minutes, une vieille demeure d'un riche bagnard du 19e siècle. Une sorte de Bernard Tapie à la sauce australienne, plein aux as mais pas très recommandable. Ceci dit, j'aimerais bien me faire exiler en Australie aussi, c'est où qu'on s'inscrit pour les forfaits?
Mais la maison n'est visitable que le week-end, et d'ailleurs il y a un shooting de mode ou autre, alors on se contente de visiter les jardins, pas mal, coquets, quelques hectares avec vue sur mer.
On se promène, on longe la côte, c'est le quartier des super riches, nouveaux riches, un peu, avec des maisons gigantesques entourées de murs et de caméras. On les voit mieux de la mer, ou du ferry, un peu comme l'opéra, mais en moins chouette, nettement. Trop grand, trop aseptisé.
Au cours de la balade, on rencontre quelques animaux sympathiques.
On longe la côte, découpée, et les plages s'enchaînent. Après Vaucluse, Parsley Bay… avec son petit pont suspendu. Mais bon, c'est moyen pour la baignade. C'est joli, mais un peu boueux. Ou il faut aller se baigner loin, ce qui est impossible, j'ai pas pied.
Le temps se couvre un peu, on retourne sur nos pas. On se serait pas fait indiquer le chemin par un vieil homme ? Si, je crois. Il ne voulait pas qu'on s'approche de trop près de sa propriété, sûrement. Dans le quartier, les seuls humains visibles sont ouvriers en bâtiment. Mais il y a plein d'araignées, pas de photo, je les ignore, elles n'existent pas, non, je ne les vois pas, il n'y en a pas.
On retrouve le jardin, heureusement c'est Isabelle qui guide, parce qu'on a beau avoir un plan, comme elle ne le tourne pas, je ne sais pas où on est. On va voir le jardin potager, très fouillis. Ils n'ont visiblement pas besoin de ça pour se nourrir, les habitants, certains fruits pourrissent dans les arbres, je suis outrée.
Ensuite, on rentre. Ou bien on va à la plage à Bondi. (On mange d'énormes salades). Ou on se promène encore plus. Toujours est-il que le soir, on se fait belles, car on va à l'opéra.
Il fait encore jour à notre arrivée, on se commande un petit verre de champagne pour le premier entracte.
J'ai réservé quand Olivier était là. On va voir A Midsummer Night's Dream, de Benjamin Britten, mis en scène par l'Australien Baz Luhrmann. Les décors sont assez beaux, d'après ce qu'on voit sur scène lorsqu'on s'installe.
L'histoire a été transposée en Inde par Baz, vers 1920. C'est ça, j'ai bon, Isa ? En tout cas, on est sous le charme, les chœurs d'enfants sont très beaux, tout est beau, fascinant, coloré. Oui complètement féérique à part la tête de mon voisin de devant qui n'arrête pas de bouger et que j'ai envie de couper.
Premier entracte. On sort, émerveillées, et on admire le pont, de nuit.
Isa a mis sa belle robe dos-nu (je suis jalouse, oui !) et moi, ma nouvelle robe à marguerites. A la vôtre !
On a bien tenté l'autoportrait, mais avant même de pouvoir appuyer sur le bouton, on se propose pour nous prendre. Le "on" est pratique, car je n'ai absolument aucune idée de qui nous a prises en photo.
On retourne dans la salle, on biche.
Quelques photos interdites à la fin du spectacle…
Et notre autoportrait, à la sortie, là il n'y a personne pour nous brider.
Voyez comme on a l'air ravies. Hébétées, un peu, oui, c'est pas faux. Ravies de la crèche, quoi. Quelques dernières photos de nuit et on rentre à la maison, en bus, qu'on a tout de suite car on a de la chance, ce soir.
Jeudi et vendredi, c'était les deux jours les moins beaux. Or, il a fait plutôt pas mal beau le jeudi. Le vendredi, on s'abrite donc, car on ménage notre peau. Oui, le soleil ici est très méchant, à cause de la couche d'ozone très fine au-dessus de l'Australie. D'ailleurs, si un scientifique pouvait nous expliquer pourquoi, merci. J'ai tenté une grande explication auprès d'Isabelle, je pense qu'elle n'a pas complètement cru ma théorie des courants atmosphériques à la Gulf Stream, et autres balivernes que j'ai cru bon d'inventer pour faire ma maligne. Brice si tu nous lis, nous avons besoin de tes lumières.
Allez en paix. Un évêque quelconque semble bénir la tour. On se promène un peu dans Hyde Park, après un petit café. Les écoliers sont partout, sauf à l'école. Il y en a dans le parc…
Mais on en voit aussi dans le musée d'art. Le système scolaire australien a l'air assez cool. Quelques photos du musée d'art, histoire de meubler. On prend un audioguide (qui ne nous dit pas A droite, tournez à gauche, contrairement à l'audioguide d'Alcatraz) et on fait tout dans le sens qu'on veut, pas le même d'ailleurs. Je commence par l'art aborigène.
De l'art sur écorce. Voilà. On n'a rien pris d'autre de l'art aborigène, n'avez qu'à venir voir sur place.
Puis de l'art comme on le connaît.
C'est-à-dire français, napoléonien et rodinien.
Plein d'art australien, aussi. Voilà ma sélection perso, j'adore ce tableau.
Enfin, j'adore la vue du pont, très australienne. Et ce que j'aime dans l'autre, c'est Matisse. Mais pas que.
Et de l'art moderne, essentiellement australien, mais pas que, y a pas à dire, j'ai aussi un gros faible. Pas pour tout, notez.
Voilà, voilà. On est super synchrones avec Isa, on n'a pas tout fait dans le même sens, mais on se retrouve à peu près en même temps à la boutique, où il fait – 15. On s'enfuit vite dehors, où il fait au moins 25, c'est mieux.
On va visiter la ville, marcher un peu, ça fait du bien. D'abord la rue MacQ, même nom que le siège du Domain, suivez un peu. Là, le bol, on peut prendre en photo le sanglier qu'on n'avait pas pu prendre avec Olivier, il y avait trop de touristes qui voulaient jouer à Tripote-moi le groin avec les doigts. Enfin, quand je dis groin, vous aurez rectifié de vous-même, n'est-ce pas, là où ça brille, c'est là où ça a été tripoté…
Sans commentaire. On visite aussi Martin Place, le quartier des banques, on rentre dans tous les gratte-ciels des années 30 et on s'imagine à la veille de la crise de 29, au guichet en train de crier qu'on veut récupérer ses sous! Les halls sont magnifiques, pleins de bois sculptés et de marbre. S'il y a bien quelque chose qui ne change pas c'est le fait que les banques foutent l'argent par les fenêtres. On continue notre chemin pour aller sur le pont. On traverse rapidement les Rocks, on y reviendra, il y a marché à partir de 17h30.
Toujours le Bouygues australien, M. Grocon. Et un monument aux morts des Rocks, pour Dominique, c'est cadeau, ça me fait plaisir.
Direction le pont, Isabelle qui a le vertige réussira-t-elle à en profiter ? Oui ! En adoptant la stratégie blandinienne pour éviter les araignées, je me mets à deux mètres du bord, tant pis pour les coureurs dans l'autre sens, je respire fort et je regarde l'horizon.
Il y a un gros paquebot sur les quais, il nous gâche la vue, c'est pénible. Enfin, en se penchant, on arrive à prendre la photo de l'opéra qui s'impose. Enfin, j'arrive à prendre la photo de l'opéra, Isa refuse de s'approcher. Je ne lui jette pas la pierre, elle a le droit à sa hantise, elle ne m'a pas forcée à regarder les araignées, la veille.
Et comme il y a grillages et rambardes, on peut quand même se prendre en photo sans panique. Mais on ne montera pas plus haut. Je dois donc annuler la marche sur le pont, j'en rêvais, j'avais déjà dû annuler avec Olivier, là encore, zut alors.
On continue, de l'autre côté du pont, vers l'Observatoire. Entouré d'un grand jardin, agréable vue sur la ville, d'un côté plus inhabituel.
Mon appareil qui fait des siennes permet des photos d'énervement pas si mal, en fait. Isabelle a pu acheter sa deuxième paire de Uggs pour sa deuxième fille, ça va mieux.
Le pont, encore… On continue notre promenade dans le vieux Sydney touristique. Pas si touristique, ou des touristes bien particuliers, les Anglais imbibés de bière. (Quoi, pléonasme ?)
On voit qu'ils ne sont pas australiens car ils nous sifflent et font de grands signes. Et une provocation inutile, Nelson.
On retourne dans les Rocks plus touristiques, de l'autre côté du pont, et on fait un peu de shopping au marché et dans les magasins. Mon héros est là ! J'adore la symbolique de ce monument aux morts (s'il s'agit bien de ça), le soldat apparaît en creux, comme l'absence, comme le manque qu'ont éprouvé ses proches. Isa, ne m'en veut pas, mais je laisse là ton commentaire, j'adore ! Nos lecteurs le replaceront plus haut, mais mon petit wombat érigé en monument... et il me manque en effet beaucoup !
Et on passe notre soirée, ensuite, à faire le blog. Alors qu'on aurait pu sortir boire des cocktails. Et je veux une glace, et tout est fermé. Heureusement il y a McDo, j'ai ma glace après le blog, bien méritée. On se fait draguer par tous les débris de Bondi aussi. Beaucoup moins glam Bondi vers minuit.