Enfin des nouvelles !
Après une belle journée, la tempête et la pluie pour
l'arrivée d'Isa, que je vais chercher à l'aéroport. Blandine a vraiment tout
prévu, pour éviter tout changement de météo brusque, elle a même commandé la
pluie comme à Bruxelles. Trois avions arrivent à la même heure, je l'attends… et la voici ! A chaque continent ses phobies, aux
US, c'est la sécurité; en Australie, c'est la peur panique qu'on apporte des
bactéries/maladies qui vont détruire la faune et la flore. Du coup, il faut
déclarer et laisser sur place, les objets en bois, les équipements nautiques ou
de pêche, la bouffe, les médicaments, etc. Les vérifications prennent un temps
qui me semble plus long que le vol Singapour-Sydney. Je tremble à l'idée de
devoir laisser à la douane de jolies peignes en bois rare chinois achetés à
Singapour pour mes filles.
Elle arrive légèrement floue, pas étonnant après un long
voyage. A la maison, ça ira mieux demain, même si on nous annonce un week-end
extrêmement pluvieux, mais il faut savoir que février est le mois le plus
arrosé de l'année…
Samedi matin, passage obligé chez Michelle. Isabelle est
encore un peu floue, mais ça va très vite beaucoup mieux, surtout après le
massage des mollets. Il faut d'ailleurs qu'on y retourne assez rapidement. Ce
que Blandine omet de dire, c'est que je frise l'orgasme quand le monsieur me
masse les pieds, tous les asiatiques dans le salon sont perplexes. (Ah oui, c'est vrai, j'ai oublié,
elle veut le demander en mariage.)
Ensuite, direction le marché de … Oui, Paddington ! Il y en
a deux qui suivent.
On essaie des trucs et des machins, mais on est d'une
sagesse absolument incroyable et on n'achète rien. Je n'en reviens pas
moi-même. Il faut dire que les robes sont absolument immettables en Europe,
toutes ralam ou en variante, ralat (et quand je dis immettables, je sais de
quoi je cause, je suis quand même la seule personne que je connaisse à porter
des cuissardes). Il y a aussi la version hippie, très longue qui ressemble
presque à une burqua, il faut pas déconner quand même, en plus j'ai ouïe dire
que cela bientôt interdit en France.
Et on se dirige vers le quartier chinois, un autre marché,
de bouffe, et des spectacles absolument fabuleux (version chinoise de la
fête de l'école). C'est
la nouvelle année, l'année du Tigre, et c'est la fête. Minute culturelle: saviez-vous
que l'année du tigre est l'année du changement? Accrochez-vous, ça va swinguer
dans les chaumières.
Un petit grignotage s'impose, pour moi qui n'ai pas assez
mangé le matin. Que prendre ? Le choix est phénoménal.
Des crêpes ? Non, elles sont à la crème de maïs, beurk. Des
paupiettes ? Bof… Je me rabats sur des nems, je ne me sens guère aventureuse.
Les chansons sont insupportables (non, Olivier, ce n'est pas beau) et en plus,
il pleut, alors on s'en va. Direction Bondi Junction, en train-métro cette
fois, on est super aventureuses, on connaît tout des transports de l'est
sydneyien, et à l'arrivée, transies sous la pluie, enfin un peu de chaleur.
Petite pensée pour Lulu et Celia, mes petites filles qui me manquent. Eh oui, les Bretons sont arrivés jusqu'ici et colonisent
cette partie du monde aussi. D'ailleurs, on entend parler français partout,
bientôt, l'Australie, ou au moins Sydney, ne sera plus anglophone. Ça
m'arrange, je ne comprends rien. Petite anecdote, aujourd'hui au Woolworth (le
Leclerc, Casino, Delhaize pour les Belges…), le caissier indien à l'accent very
deep m'a demandé : You have 5 cents ? J'ai répondu : Oui, je suis française. De
toute façon, je suis alingue maintenant, mais heureusement, ça ne dérange pas
Isa qui comprend mon baragouin. Enfin, je peux vous l'avouer, je ne
comprends rien mais je dis oui, oui ou je hoche la tête et ça passe.
Là, c'est notre salon qu'on retrouve avec joie, j'ai cette
photo car mon appareil déconne et fait des photos floues, je ne sais pas si
vous avez remarqué, et en m'énervant (ce qui est rare, je suis si patiente),
j'ai pris cette jolie photo.
Le lendemain, c'est dimanche, donc, c'est le marché de …
Bondi, oui. Je m'achète une robe dos-nu et un micro-short totalement indécent,
et Isa achète… une chapka. Je crois qu'elle est encore sous le coup du jetlag.
Puis direction festivités du nouvel an chinois, toujours sous la pluie, zut
alors. J'essaie de garder le sourire mais c'est de plus en plus difficile de
faire bonne figure, merde alors, suis-je donc maudite, condamnée à errer sous
la pluie où que j'aille?
Encore un dragon qui danse, puis des dragons qui dansent, et
qui mangent de la salade, allez savoir pourquoi. Minute culturelle: ce ne
sont pas des dragons mais des lions; la salade est accrochée sur le seuil des
restaurants et les lions l'attrapent, la mangent et la recrachent, ça porte
bonheur (en chinois dans le texte, du fric) pour la nouvelle année. En plus, ils la recrachent, c'est
dégoûtant, quel gâchis de nourriture, ils ont pensé aux petits Africains qui
meurent de faim ?
Heureusement, pour éclairer cette journée pluvieuse, je
rencontre mon fiancé, si Olivier, c'est possible !
Hélas, malgré des travaux d'approche extrêmement subtils, il
ne remarque rien et pire, il m'ignore. L'histoire de ma vie, un jour sans fin,
un éternel recommencement.
Le temps ne s'arrange pas… Galeries Victoria.
Nommées ainsi en l'honneur de la grosse reine, d'où cette
magnifique statue. Ils auraient pu les baptiser Galeries Médor, en l'honneur du
toutou à sa mémère qui a droit aussi à sa statue, les Australiens ont un truc
avec les statues, ils en font pour tout et n'importe quoi. La statue nous
invite à donner des pièces et faire un vœu mais nous, pas dupes, nous passons
notre chemin.
A l'intérieur, c'est toujours très beau, du déjà vu, je
sais. Premier indice que les Australiens sont presque anglais, il y a de la
moquette au sol, il faut le faire dans une galerie marchande quand même,
surtout dans une ville où le thermomètre ne descend jamais au dessous de 15.
Mais cette fois-ci, on arrive deux minutes avant l'heure, et
on attend que l'horloge sonne. Oh que c'est beau et impressionnant ! D'abord, les
cors… puis une série de saynètes sur l'histoire de Grande-Bretagne, ce sont des
Anglais, souvenez-vous. Deuxième indice.
Re de la marche, entre les gouttes, le pont, oh !, l'opéra,
oh ! Blandine a oublié de dire qu'avant ça on fait un tour d'unirail (métro
aérien, sur un seul rail, d'où le nom, développé par Siemens TS, qui évoque
pour moi Néoval et Jean-Charles, seuls les initiés comprendront, mais je vous
rassure tout ça est très professionnel). (Je lui ai pourtant dit de se relaxer, c'est les
vacances, on ne pense pas au professionnel, rien à faire.)
Maintenant, je prends des photos d'art de l'opéra, vous
trouverez les autres à l'adresse indiquée par Olivier il y a quelque temps. Ou
pas.
Un mariage sur les quais… avec de jolies demoiselles
d'honneur déguisées pour mardi gras, c'est bientôt. Ah non, c'est pas ça ? Troisième
indice que ce sont presque des anglais, les demoiselles d'honneur sont toutes
habillées pareil, dans des robes tartes avec les nichons qui dépassent).
L'opéra nous plaît, malgré le temps, et on décide de
s'arrêter boire un verre avant de rentrer, on l'a bien mérité. On est ravies.
Et pourtant…
On est entourées que de garçons. Mais pas des garçons pour
nous. Olivier, tu aurais dû rester plus longtemps, il y avait sûrement ton
style dans le tas (chevelu, un peu gras, avec des tics…). Ça nous a beaucoup
fait penser au Marais, même si la vue n'est pas la même. Quatrième indice si
on en croit Mme Cresson. (Isa n'aurait pas dû dire ça, ça donne des indices sur notre âge avancé
qu'on essaie pourtant de cacher, sans peine aucune, hier encore on nous a pris
pour des moins de 30 ans. Il était ivre, mais tout de même, ça compte.)
Le soir, on va chercher des pizzas en take-away dans
l'ancien quartier de Blan, et on les mange devant des épisodes de Friends, je
suis toute excitée, je me sens comme une étudiante (c'est pour dire comme ma
vie de mère de famille à Bruxelles est trépidante! Vraiment pathétique).
Le lendemain lundi, youpi, un rayon de soleil ! Ouf, je
stresse avec Isabelle qui est là pour dix jours, s'il pleut tout le temps, elle
va finir par regretter Bruxelles. (Faut pas exagérer quand même). Direction Rose Bay, car je connais,
pour prendre le ferry et faire une petite croisière. Et admirer l'opéra du
ferry, car je ne sais plus si je vous l'ai dit, mais c'est du ferry qu'on a la
meilleure vue de l'opéra. Si, si, je vous assure. En fait, je trouve que
Sydney ressemble à Vancouver avec l'ouverture sur l'océan, la présence
asiatique, les gratte-ciel comme surgis des parcs et les petites maisons et
églises victoriennes rescapées nichées entre les grands immeubles.
Un petit tour aux Botanic Gardens… voir mes amies les
chauves-souris, qu'Isa a pu déjà voir en vol dès son arrivée. Je dirais
qu'elles ressemblent plutôt à des gros rats volants et roux. Elles sont très belles ! Ce sont mes
amies.
Tout à coup, je ne sais pas ce qui lui prend, Isa veut nager
la brasse dans les plantes vertes. Mais Isa, tu es stone ? Ou bien ma braguette
est ouverte ? Que se passe-t-il ?
Toujours et encore de la photo d'art…et là, on voit à la
fois le pont et l'opéra, c'est quand même top, la baie de Sydney.
On en profite pour faire quelques autoportraits plus réussis
les uns que les autres, on n'en a pas encore fait, je pense (si vous croyez que
je vais me relire pour vérifier que je ne me répète pas, vous vous gourez.)
Isabelle ne hug aucun tree, elle n'ose pas, ou a peur des
maladies, je ne sais pas. Pourtant, c'est du safe sex avec le plastique… Elle
reste fidèle à William, en fait. Voilà, tout est dit.
On marche, on marche, Isa prend des coups de soleil,
pourtant je l'avais prévenue de se crémer régulièrement, car même avec une
crème 50 pour enfants, on rougit. On est passées dans le Domain, autre parc qui
jouxte les Botanic machin-chose.
On se recueille sur la chaise de Mme McTruc, (MacQuarie, y en qu'une qui suit) épouse d'un
des premiers gouverneurs qui s'emmerdait comme un rat mort dans cette colonie
où il n'y avait pas un café, pas une mobylette, et qui donc regardait
rêveusement le large de sa chaise construite dans le roc par les gentils
forçats. A mon avis elle avait demandé qu'on lui construise son banc ici
pour pouvoir justement mater les matelots et les militaires dans la baie.
Bon, je la fais courte, je fatigue, d'autant que je sors du
resto italien et que la glace plus l'affocato, ça fait peut-être trop, je sais
pas… On passe aux toilettes, une photo, je suis quasi sûre que vous n'avez pas encore
eu de photo de toilettes (Une photo d'une poubelle à seringue, ces Australiens
sont prévoyants alors) et devant une sculpture de la Terre-Mère ou la Mère-Terre, je sais
plus.
Et on part visiter l'opéra, on a réservé pour la visite de
14 heures (14 heures, c'est l'heure de la visite, hein, pas la durée de la
visite). Et ce qui est bien, c'est que ce n'est pas la même guide que l'autre
fois et qu'on ne voit donc pas les mêmes choses. On voit les trois petites
salles en sous-sol, en dessous du niveau de la mer, on voit (et on entend)
l'orchestre symphonique répéter du Mahler… (Symphonie n°8). Je prends des photos d'art,
encore. Dans la salle de concert il y a de jolis cercles de verre au-dessus
de l'orchestre qui servent de sorte de caisse de résonnance.
Hélas, on ne peut pas entrer dans la salle de l'opéra, mais
c'est pas grave, on y retourne le jeudi soir pour voir l'opéra qu'ils sont
justement en train de répéter.
Voilà, c'était notre guide. Après, je ne sais plus ce qu'on
fait, il n'y a pas de photo pour me le rappeler. Peut-être qu'on va à la plage
de Bondi. Oui, on va à la plage. Mais il y a plein de vent, il fait frisquet. Les
surfeurs sont très surfaits, il y en a beaucoup qui s'y croient à fond et sans aucun
doute se trouvent très beaux mais en fait ils ne le sont pas sauf les gays. Resto thai le soir… et pas de blog,
on sort tous les jours et tous les soirs, ça complique l'écriture. (Quant au
travail, le répétez pas, mais c'est la grosse glandouille, le retour va être
difficile !)
Mardi, il fait moyen, alors c'est excursion pour que je
présente Womby à Isabelle. On prend nos passeports à l'entrée et on les remplit
consciencieusement. Je rajoute même le tampon cacatoès, je lui fais bouffer mon
passeport.
On voit des piafs, ça, c'est facile à voir.
Ceusses qui ressemblent à des perroquets, c'est des loris,
on en a dans notre jardinet qui font du raffut le matin.
Des échidnés, enfin, un échidné, qui joue à cache-cache avec
nous, un goanna (comment on dit en français déjà ? Ah oui, un varan), un
crocodile, un émeu glouton…
Mais pas de wombat ! Ils sont tous dans leur terrier. Et
bien enfoncés, on ne les voit pas. Même Womby fait la gueule. Il se laisse
entrevoir, mais fait semblant de dormir.
Tant pis, on va voir les koalas. Ils sont là, fidèles au
poste, eux.
Il faut dire que ça dort tout le temps, ces bêtes-là, et que
c'est beaucoup trop fatigant d'aller se cacher dans un terrier. On joue à
tripote-moi le koala avec les doigts. Enfin, surtout moi, Isabelle ne veut pas
attraper la gale du koala et ne joue pas. Et elle cache sa joie d'approcher de
si près ce marsupial. Je n'aime que Réglisse, voilà c'est dit.
Il faut dire que même les kangourous la boudent quand elle
veut leur donner à manger. Ils la snobent, alors qu'elle fait un gros travail
sur elle-même pour approcher les bêtes. C'est pas très gentil. Fait chier
ces bestioles quand est-ce qu'on retourne glander à la plage?
Heureusement, elle réussira quand même à nourrir un casoar,
j'ai pas de photo, c'était derrière un grillage, et je surveillais la scène,
prête à intervenir, car les coups de bec violents auraient pu taillader les
veines d'Isa. Bondi rescue, c'est moi.
Pas de diables non plus, ils se cachent. Sales bêtes. Un
dernier tour vers l'enclos de Womby, qui dort encore, il ne m'aime plus, puis
vers l'enclos d'un cousin, beaucoup plus affable, qui se laisse voir et
caresser. Ah bravo! Et les liens sacrés du mariage avec Womby alors?
Ouf ! On peut rentrer, plus rapidement qu'à l'aller où je me
suis perdue dans les rues de Sydney et complètement ridiculisée (oui, oui, je
connais bien, ça fait trois fois que je viens ici. Tu parles !)
Il fait gris, on décide d'aller au Korean Spa, à
Darlinghurst. Bus, puis on cherche, on cherche… à l'adresse indiquée par le
guide, rien qu'un bottle shop, un bookmaker, une boîte de strip-tease. On
rentre dans le magasin le moins repoussant, le marchand de vin, et on lui
demande… Le Korean Spa a fermé ! Zut alors. Mais le vendeur bedonnant nous
propose sa baignoire à la place. Merci, mais non, merci. Alors on rentre, en
train, et Isa se fait draguer. Par un quinquagénaire, tout fringuant
d'accord mais enfin, bon, j'ai mieux à la maison. Le monsieur me parle de son
séjour à Paris avec émotion, je flaire une histoire de romance là-dessous.
Après cet aller-retour, malgré le temps couvert, on se lance
dans une petite marche Tamarama (la plage d'à côté de chez nous) – Coogee.
C'est beau, même avec des nuages.
Une bonne marche, un petit jus de fruits à l'arrivée, et ça
repart ! Enfin, pour Isabelle, qui rentre en courant, moi je décide après mûre
réflexion de prendre le bus, plutôt. Blandine n'a pas mentionné le fait que
je cours tous les matins une bonne heure le long de la côte pour la laisser
travailler ou dormir (dormir).
Ces matins sont magiques. La côte est superbe, j'ai vingt ans pour la première
fois de ma vie.
Eh bien, en bus qui se traîne de la mort qui tue, j'arrive 5
minutes avant Isa. On se fait belles (enfin, au naturel, quoi) et on va au
Flying Squirrel, thème animalier pour le mardi, un bar-resto à tapas. Délicieux
! On se fait même dragouiller par trois beaufs australo-mexicains complètement
bourrés à la bière et à la tequila et au rire particulièrement idiot, surtout
le Mexicain. Ils parlent hyper fort, nous invitent à boire du champagne – je
peux pas, je conduis -, et Isabelle me presse de partir. Elle a le nez creux,
deux flûtes attendent sur le comptoir, le serveur nous en parle, on lui
explique, il est prêt à aller leur casser la gueule s'ils nous harassent
(excuse my bilinguisme). Il est bien urbain. Mais non, pas d'esclandre, on
rentre. Je remarque juste que depuis l'arrivée d'Isa, ça a changé quelque peu.
Elle s'est fait draguer dans le métro par un homme d'affaires, et maintenant,
au resto. Quelle tombeuse ! Et moi, je sens le pâté ? Enfin… Je veux pas
dire mais avant il y avait Olivier, ça devait en rebuter plus d'un, ils ne
pouvaient pas savoir qu'Olivier c'est Ziggie; moi je vois bien que c'est la
poitrine de Blandine qu'ils matent, je suis juste la bonne copine accessible
qui garde le sac. (Mais
oui, et les marmottes mettent le chocolat dans du papier alu, aussi.)
Le mercredi, temps radieux annoncé depuis belle lurette,
excursion à Manly prévue depuis aussi belle lurette.
Alors bus, puis ferry, c'est bien, ça nous fait une
croisière. Cette fois-ci, on est bien en avance, on repère ce qui sera le pont
avant, on se place bien, on se faufile à la parisienne entre les gens et nous
voilà bien placées.
C'est ça, la classe, que voulez-vous. Le ferry pour aller à
la plage, l'opéra à tribord, le pont à bâbord. Allez, encore un autoportrait
dont on a le secret (ce n'est pas le dernier, vous en verrez de nombreux
autres.)
Oh, quel joli air chiffonné. J'aurais dû garder mes
lunettes. Bref, on la fait courte sinon on ne postera jamais rien, on se régale
de la vue, il y a même un fameux trois-mâts dans le port… (Ici, c'est ce qu'ils
disent : The Harbour, pas The Bay, grosse erreur à éviter. Notez-le.)
Vue sur le phare de Watsons Bay, qui est prévu au programme.
Vous savez, le phare construit pour éviter les cas de gale.
On arrive, on traverse le Corso (fleuri), on regarde Manly,
nettement moins bien que Bondi…
Et on se dirige vers Shelley Beach, la jolie petite plage où
j'ai mes habitudes.
Petite balade, grosse glandouille sur la plage, baignade ou
pas ? Moi je me suis baignée et beignet aussi, d'ailleurs, je suis
complètement frite à cause du soleil australien, même la protection écran total
des filles n'y suffit pas. Je sais plus, je me suis tant baignée depuis que je ne sais plus. Oui,
détestez-moi, mais dans peu de jours, je vous rejoins dans la froidure, la
glacitude de l'hiver.
Puis promenade dans les buissons et sur les rochers, la même
qu'avec Olivier, mais c'était bien sympa, je ne me lasse pas des balades sympa.
On marche en maillot de bain, faut pas déconner non plus. L'appareil est
préparé, posé sur un tronc d'arbre, on rentre le ventre… et voilà ! Non, je
n'ai pas rentré mon ventre, il est naturellement tout plat, même après deux
enfants, c'est mon avantage comparatif à moi, na. Gna gna gna.
On va plus loin, et on découvre un château fort, entouré de
murailles. On cherche à l'explorer, mais les murailles sont trop loin du
château, on renonce. Profitons plutôt du soleil qui brille à nouveaux de mille
feux pour cette belle journée. Quel lyrisme, rien à ajouter. En rentrant, on
fait les boutiques, j'achète un short trop petit de surfeuse (la cellulite en
plus) et Blandine, devinez, une robe noire, sublime. Ce n'est qu'après qu'elle
se rend compte qu'en fait elle a déjà la même à la maison, c'est vrai qu'elle a
des problèmes de mémoire, la pauvre, qu'à cela ne tienne, grand prince, je
propose de racheter la robe.
Puis retour au ferry, on est encore en avance, on a tout
prévu, on se dirige au plus vite vers nos places fétiches, j'arrive en même
temps qu'un Anglais, je pose mon sac sur la place d'Isa… et je me fais écraser
le pieds et plus par un énorme hippopotame rougeaud, la femme de l'Anglais,
malpolie comme pas deux, je hurle Aïe rien que pour l'embêter et la forcer à
dire pardon. Evidemment, ce pachyderme prend toute la place, et pose ses sacs,
je la foudroie du regard et la maudis jusqu'à la treizième génération, Isa
s'assoit mais sur une fesse. Et change donc de banc, elle a des voisins plus
gentils (bien que hollandais). D'autres affreux Anglais (mais si, j'aime les Anglais, c'est
les touristes que j'aime pas, surtout ceux qui voyagent en paquebot, ils sont
mal élevés) se plantent devant nous, ils nous bouchent la vue, eux aussi sont
maudits. Et hop, ils sont bien punis, ça tangue et ils sont trempés. Bien fait.
Bon, Isa aussi, mais ça la fait rire alors c'est pas grave.
On arrive dans la city, oh que c'est beau en fin de journée.
Surtout à contrejour. Encore plus beau.
Isa pose devant l'opéra, comme le font tous les autres en
nous bousculant, c'était plus cool le matin, la traversée.
Et là, c'est pas à contrejour ! Elle est pas belle, la vie ?
Surtout que je vous le rappelle, c'est du ferry que l'opéra est le plus beau.
On rentre se doucher et se faire belles, ce soir on sort
avec Linda et Debbie, on va à Mojo's, un resto espagnol. On boit plein de
sangria et on mange des tapas super gras, bons, mais super gras, on ne dort pas
très bien malgré notre balade nocturne en bord de plage. Une petite photo en
posant l'appareil sur le muret… on est ridicules, et c'est formidable !
La suite du blog, je vous l'écris dans l'avion, et Isabelle
le corrigera aux escales. On ne prend pas les mêmes, mais on va se voir à
Singapour et Londres, logiquement. Ce sera drôle, on pourra fêter mon anniv à
Heathrow, complètement décalquées.