Routine

Je ne me laisse pas abattre par cette solitude soudaine et ce déménagement. Non, non, non ! Je travaille comme une brute. Si, si. A peine un peu de plage ou de balades le matin, mais je suis obligée, je laisse mon ordi au bureau de Barbara, mon hôtesse, pour télécharger mes fichiers de travail, parce que son Internet ne veut pas le faire, FileZilla se déconnecte, je ne sais pas pourquoi et j'ai très vite renoncé à essayer de comprendre.

Et un jour, c'était un mercredi, Nicole m'emmène au nord de Sydney, que je ne connais pas, en balade dans un parc national, et voir les riches et célèbres.

C'est le nom du parc, je l'ai pris en photo, comme ça je n'ai pas besoin d'essayer de retenir le nom. Parce que je n'y serais pas arrivée. Enfin, pas plus de 3 minutes. Et on commence par un point de vue, vision d'ensemble parce que je n'ai rien compris à où était l'eau, la terre, la rivière, l'océan… C'est trop compliqué, le dessin des côtes, je vous le dis. En plus, une carte explicative, que je n'ai pas prise en photo mais j'aurais dû, essaie de m'induire en erreur en indiquant le sud là où je crois que le nord se trouve. C'est malin. Je mets quelques instants – très courts, évidemment – à me rendre compte que c'est écrit South Pacific Ocean et pas seulement South. Ah, ils sont retors, ils font tout pour perdre le touriste de l'hémisphère nord qui a déjà du mal à comprendre que le nord, c'est le soleil et le sud, le froid.

Il fait couvert, mais super chaud. En face, le rocher à tête de lion, mais pas sur la photo, ça, c'est je ne sais plus quoi, regardez sur un plan, je ne suis pas Google Maps, et en face, la langue de terre, c'est Palm Beach, si, si, je vous assure, et pourtant on n'est pas en Floride. Et Palm Beach, c'est le repaire des rich and famous. Même que Nicole venait là quand elle était encore mariée à Tom. C'est ce que Nicole – l'autre – me dit.

Mais nous n'en sommes pas encore là, d'abord, promenade dans les bois.

Ils ont brûlé il y a quelques années, les bois, d'ailleurs. Vous le remarquerez aux troncs calcinés. Je vous gâte, tant d'informations dans mes pages ! On me promet des wallabys, eh bien que pouic, les kangourous, c'est un mythe dans ce pays, on n'en voit qu'au zoo, je le sais depuis mon premier séjour.

On cherche des inscriptions aborigènes dans les rochers. Il paraît qu'il y en a.

Eh bien, là encore, que pouic. Elles doivent être gardées par les kangourous, les œuvres aborigènes. Et pourtant, on regarde bien, on scrute, on dérange les oiseaux, on risque la mort près des rochers branlants.

Puis, au détour du chemin, une plage apparaît sous mes yeux ébahis. Pas ceux de Nicole, elle, elle s'y attendait, elle m'a emmenée là pour ça.

Ça fait envie, car ce que les photos ne montrent pas, c'est qu'il fait une chaleur de rat. Quelques photos à la con pour alimenter le blog, vite fait, et direction l'eau !!!

Elle est super bonne, Olivier, tu vas être dégoûté. Il paraît que c'est courant en janvier que l'eau soit froide. Une histoire de courants, justement. Et puis elle revient à la bonne température, c'est-à-dire environ 24 degrés. Juste bien. On se baigne, il n'y a personne, joie bonheur.

Puis je fais l'andouille sur les rochers, j'adore. Ils sont d'une belle couleur de grès… et pleins de coquillages, que les Australiens ne mangent pas, apparemment. Je n'ai pas essayé, mais ils ont l'air mangeables. Je touche à tout, évidemment bien sûr, mais Nicole me dit d'éviter de toucher des trucs qui ressemblent à des poulpes si j'en vois, car c'est mortel, en dix minutes… OK, ça fait plaisir d'être bien accueillie.

Oh, c'est joli, ça fait un cœur. Et puis il y a plein de taches blanches, c'est du sel, parfaitement. Car c'est orienté plein nord, et si vous avez tout suivi, plein nord, c'est plein sud, donc évaporation, donc sel. Et l'eau est d'ailleurs très salée. Un peu de repos à regarder un aigle planer au-dessus de nous et à écouter les corbeaux faire leur cour aux corbelles, puis on remonte vers la voiture. On va manger dans une station balnéaire où je me demande où sont les pauvres, au bord de l'eau, puis on part faire un tour à Palm Beach.

Des maisons gigantesques et somptueuses, mais c'est juste une plage, en fait, comme il y en a tant. D'ailleurs, seconde culturelle, c'est seulement au nord de Sydney que les plages sont plantées de ces pins dont j'ai oublié le nom, ce qui enlève de son intérêt à ma seconde culturelle.

Intérêt d'autant moins grand que sur la photo, on ne voit pas ces pins, reportez-vous à la page sur Manly, je ne peux pas penser à tout quand je prends des photos, non plus. Ah, et puisque célébrités il y est censé voir, on voit un vieux, une star du surf en son temps, dans le temps, jadis. J'ai pas retenu son nom. C'est très intéressant.

Voilà, voilà, on rentre par Whale Beach, une page au sable orangé, célèbre parce que c'est là que se passe Home and Away, un soap qu'on n'a pas chez nous, si ?

Le train-train

C'est le travail, les balades dans le quartier en attendant Isabelle, qui ne sera pas dépaysée, si jamais Bruxelles lui manque – ce dont je doute énormément, mais sait-on jamais –, on pourra toujours aller bruncher là.

On pourrait croire que j'ai pris cette photo à Bruxelles, c'est pour ça que je mets la deuxième, un petit détail prouve que ce n'est pas là-bas que je l'ai prise. Saurez-vous le trouver ?

Sinon, près de chez moi, il y a un coiffeur qui a un nom marrant…

Et je vais à la plage, quand il fait beau, pour en profiter, car on nous annonce de la pluie. Mais ça fait une bonne semaine qu'on nous annonce la pluie, et on ne voit rien venir. Tant mieux, mais du coup je vais souvent à la plage, car je pense toujours que je ne pourrai pas y aller le lendemain. Alors que je peux y aller le lendemain, alors j'y vais, des fois que le surlendemain je ne puisse pas. Vous comprenez l'engrenage infernal ?

Et je prends de magnifiques photos de moi pour prouver que j'y étais. Oui, comme l'andouille dont on se moquait à Melbourne, Olivier, qui faisait plein de photos d'elle en prenant des poses idiotes. Eh bien, j'ai fait pareil. Entre-temps, (de quoi, on se le demande) je suis allée chez le coiffeur, le même qu'il y a deux ans, et j'ai les cheveux nettement moins orange, ouf. A Bondi, j'observe le ballet d'un hélicoptère, j'entends les sirènes des sauveteurs, mais tout ça, c'est pour la galerie, ils tournent Bondi Rescue, une émission de télé-réalité, un docu-réalité, que sais-je…, et ils se la pètent grave.

Sinon, que dire ?

Que je suis allée à pied au marché de Paddington. J'habite Taylor Street, près de Taylor Square (incroyable, je sais), et tout près d'Oxford Street, j'ai donc remonté toute la rue en rentrant dans tous les magasins, sans rien acheter, je suis d'une sagesse inouïe. Enfin, j'ai failli acheter des boucles d'oreille, mais je me suis retenue, parce que j'en avais acheté la veille, en crochet, d'ailleurs Caro, je te les montrerai, je suis sûre que tu pourras m'en faire d'autres de toutes les couleurs. Merci.

J'ai tourné, tourné, tourné, et rien acheté qu'un jus de fruits frais. Une sagesse, que dis-je, un ennui... Et ouf, dans un des derniers stands, je trouve une robe dos-nu exportable. Que je m'empresse d'acheter et de prendre en photo, la vendeuse m'a prise pour une folle, pas grave. Et le lendemain, j'ai récupéré mon achat à Bondi, Olivier, tu n'étais rien qu'une langue de vipère. J'ai pas de photo, je fais l'andouille, mais faut pas exagérer non plus. Il faudra attendre qu'Isa soit là.

Que je suis allée, avec ma nouvelle voiture, que voici, la jaune, garée dans ma nouvelle rue…

… à un barbecue organisé par Nicole, dans ma prochaine maison, donc, où j'habiterai avec Isa, qui a donc un jardinet. Pas mal, hein ?

Et il y avait mes amis Linda, Debbie, Glenn et Sara, et ma filleule Matilda. J'ai décidé que c'était ma filleule, parfaitement, car Glenn et Sara se sont rencontrés à mon BBQ d'anniversaire il y a deux ans. A ce propos, ça fait deux ou trois couples durables que je fais, j'attends encore qu'on me renvoie l'ascenseur. Bande d'ingrats.

L'est-y pas croquignolette, ma filleule ?

Voilà, c'était tout le monde.

Il devrait pleuvoir demain et une bonne partie de la semaine, alors s'il ne pleut pas, j'irai à la plage, on ne sait jamais quand je pourrai y retourner.

Comments

[Tonton]

"L'est-y pas croquignolette, ma filleule ?"

E.T. maison !


:D

[Isa]

se rassurent! J'arrive et je prendrai plein de photos de ta nouvelle coiffure. Qu'est-ce que j'apporte pour notre hôte? Je peux apporter des chocolats belges? Une planche de surf? Remarque je peux toujours aller au pain quotidien de Sydney, ce sera moins lourd!

Tu ne veux pas de bouquins? J'ai vu dans lonely planet qu'il y avait un spa coréen, ça pourrait être cool d'aller se faire gommer, masser avant notre retour pour parfaire notre bronzage. Comme tu vois, je ne veux que du culturel!

[B]

Le détail ne peut tout de même pas être la planche de surf, une fois. Tout le monde sait que Bruxelles se trouve au bord du Pacifique. Oups, je crois que j'ai été gagnée par ton sens de l'orientation. La tête en bas.
Et au risque de me répéter : la coupe - nous voulons - la coupe - nous voulons - la coupe !
Que tentes-tu de nous cacher ? Une permanente ? Un blond des blés ? Un carré "Allemande de 50 ans qui veut plus des hommes et se laisse pousser les poils sous les bras" ? (been there, done that)Des tresses africaines ? Une tonsure ? Des couettes ? Ce suspense me tue ! AAAAAH

[Sabine]

Je compatis... Et ravie de voir que je ne suis pas la seule à dire "que pouic" !

[Caro]

... je voudraiS ... bien sûr